Vent du Nord - Préquelle - Partie 5
Vent du Nord - Partie 5
"Dame ? Dame Alia ?" appela Niels cinq minutes plus tard, courant dans le couloir sombre pour rattraper la jeune femme.
Elle s'arrêta pour l'attendre et il la rejoignit en quelques enjambées.
"Vous êtes partie si vite..."
"Je suis assez mal à l'aise quand il y a beaucoup de gens" admit-elle. "Surtout quand ils me félicitent pour vous aimer."
Son estomac se noua et il caressa sa joue.
"Vous ne l'avez pas dit pour... les apaiser ?"
Elle eut l'air surprise, puis soudain saisit son visage et l'embrassa à pleine bouche. Il ne songea même pas à résister, refermant ses bras autour d'elle. Pourtant elle se crispa alors qu'il passait ses mains dans son dos et il s'immobilisa net.
"Alia ?"
"Je... désolée..."
"Qu'est-ce qu'il y a ?"
"Une plaie dans mon dos, qui n'a jamais bien guérie. J'ai souvent mal quand on me touche."
"Oh..."
Il la relâcha et réfléchit un instant, avant d'embrasser son front.
"Attendez-moi un instant."
Il s'éloigna et elle resta un moment indécise avant d'entrer dans sa chambre. Niels la rejoignit quelques minutes après, un pot en main, et il le lui tendit.
"C'est un baume que conçoit Sigrún quand une plaie cicatrise mal" expliqua-t-il. "Prenez-le, je vous en pris. Il apaise la douleur et réduit l'infection."
"Hm, merci, mais..."
"Oui ?"
"C'est de mon dos dont il s'agit..."
Elle s'arrêta, embarrassée, puis soudain se décida. A priori, il s'agissait de son futur époux. Il la verrait dénudée plus d'une fois. Elle porta ses mains à sa ceinture et en défit la boucle.
"Voudriez-vous..."
Il lui fit un sourit hésitant.
"Si vous le souhaitez."
Alors elle enleva la ceinture et lui tourna le dos, avant de retirer sa tunique. Il grimaça en voyant la coupure violacée, puis son regard suivit la courbe de ses épaules. Tendant les doigts, il saisit l'épaisse natte noire et la fit passer par-dessus son épaule pour dégager son dos, avant de frôler la plaie.
"C'était un fouet... ?"
"Oui" admit-elle alors que sa gorge se serrait.
"Allongez-vous..."
Elle s'exécuta et il s'assit à côté d'elle, caressant doucement son dos avant d'ouvrir le pot et de commencer à la masser. Elle tressaillit, puis se laissa aller, appréciant ses mains chaudes qui faisaient refluer la douleur. Il poursuivit un long moment,bien après qu'elle n'ait plus mal, et elle poussa un petit soupir déçu lorsqu'il cessa, le faisant sourire.
"Vous en voulez encore ?"
"C'est plus qu'agréable... Dites-moi, quand est-ce... Jöl ?"
"A la moitié de l'hiver. C'est la nuit où les dieux marchent parmi les hommes."
"Hm... c'est dans longtemps."
"Un mois."
Elle se retourna pour l'embrasser, l'attirant contre elle. Il ne tarda pas à lui répondre, caressant sa hanche nue, puis finit par s'écarter doucement.
"Que voulez-vous ?"
Une adorable moue lui répondit.
"J'attends de mon mari qu'il me satisfasse..."
"Nous ne sommes pas encore mariés" remarqua-t-il.
"C'est tout comme" répliqua-t-elle. "Personne n'osera nous séparer."
Ses yeux s'assombrirent.
"Vous ne voulez pas ?"
"Je préfèrerai que nous soyons mariés" admit-il.
"Pourquoi ?"
"Si cela se savait... ou si vous tombiez enceinte avant, certaines personnes risqueraient de vous déconsidérer."
Elle fit une moue peu convaincue, mais relâcha sa nuque.
"J'aurai tendance à dire que cela ne m'importe pas, mais si c'est ce que vous souhaitez..."
"Ne croyez pas que je ne vous désire point..."
Elle émit un léger rire en se redressant sur un coude.
"Comment le croire en voyant vos yeux ?"
Il caressa sa joue et l'embrassa doucement.
"Voulez-vous que je revienne demain pour votre dos ?"
"Avec plaisir" répondit-elle. "Votre pommade m'a fait beaucoup de bien."
Elle ne put s'empêcher de rire légèrement en le voyant presque s'enfuir pour ne pas céder à la tentation induite par sa fiancée à moitié nue.